Flyer de visibilité asexuelle (retravaillé de la semaine de visibilité asexuelle 2023)
- cafearoacestras
- 28 juin 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 oct. 2024

Asexualité
Définitions
Asexualité: absence d’attirance sexuelle ou attirance sexuelle faible/peu présente
Ace- ou aphobie: phénomène de discrimination à l’égard des personnes asexuelles
Culture du viol: ensemble de comportements qui minimisent, normalisent voire encouragent le viol
Quelques chiffres
En 1994, une enquête sur le SIDA fournit la première statistique de prévalence de l’asexualité: 1% des personnes déclare n’ayant jamais eu d’attirance sexuelle pour quiconque (Wellings, 1994). On estime aujourd’hui que cette prévalence est très largement sous-estimée.
Dans une étude de l’IFOP en 2024, c’est 12% de la population française qui s’identifie asexuelle, avec une prévalence plus importante chez les personnes âgées (23% des femmes septuagénaires s’identifient asexuelles).
Le drapeau asexuel fut créé et voté en 2010 par la plateforme AVEN (The Asexual Visibility & Education Network).
D’autres concepts proches
Asexualité et aromantisme
Aromantisme = absence d’attirance romantique ou attirance romantique faible/peu présente. Les personnes asexuelles peuvent être ou non aromantiques, selon le modèle des attirances séparées (Elgie, 2020). Cependant, 42% des personnes asexuelles sont aussi aromantiques (Ace Community Survey Team, 2023).
Asexualité et abstinence
Abstinence = volonté consciente et délibérée de ne pas avoir de rapports sexuels. Bien que les luttes asexuelles et abstinentes se rejoignent, ces deux termes ne signifient pas la même chose: l’abstinence est un comportement choisi, l’asexualité n’est pas un choix (Colborne, 2018).
Asexualité et libido
Libido = désir sexuel physiologique. Les personnes asexuelles peuvent avoir ou non de la libido, concept influencé par les hormones contrairement à l’orientation sexuelle (ACST, 2023), ce qui peut se traduire par des comportements sexuels solitaires ou à plusieurs (IFOP, 2024).
Asexualité et neuroatypie
L’asexualité a souvent été associée aux neuroatypies, notamment l’autisme. Bien qu’une plus grande proportion de personnes asexuelles soient autistes (20% des personnes asexuelles sont autistes selon ACST, 2023), ces deux identités ne sont pas intrinsèquement liées.
Mythes sur l'asexualité
“Les personnes asexuelles ne subissent pas de discriminations”: les personnes asexuelles sont les plus à risque de thérapies de conversion, entre 10% et 41% en ont déjà subi une ou s’en sont vues proposées (selon le Governemental Office of Equalities du Royaume-Uni, 2018, et ACST, 2023). Par ailleurs, les critères de l’asexualité sont toujours considérés comme un trouble psychologique (APA, 2013).
Les personnes asexuelles subissent également beaucoup de violences sexuelles ; 15% ont subi un viol, 21% de la coercition sexuelle (ACST, 2023). Seules 31% des personnes asexuelles n’ont des réactions que positives au coming out, seulement 63% ont un emploi, et elles sont les plus probables parmi la communauté LGBTQIA+ d’avoir subi une expérience négative dans le domaine du soin (21%) (GOE, 2018).
“L’asexualité est due à un trauma”: l’asexualité étant une minorité sexuelle, les personnes asexuelles sont plus à risque de subir des traumatismes (Parent & Ferriter, 2018). Ceux-ci peuvent avoir des répercussions sur la sexualité d’une personne, peu importe son orientation sexuelle. Cependant, c’est à la personne de déterminer si elle estime que son asexualité provient d’un traumatisme, et non à une personne extérieure de rechercher une cause à cette orientation sexuelle (Kurowicka, 2023).
“Tu dis que tu es ace parce que personne ne veut de toi”: cette réflexion correspond à l’amatonormativité, l’idée que la valeur d’une personne se mesure à sa capacité d’être en couple (Brake, 2012). En plus d’être dégradante, elle est fausse ; 46% des personnes asexuelles ont déjà été en couple et 23% sont en couple (ACST, 2023).